mercredi 5 juin 2013

Afrique du Sud : ils ne massacrent plus, ils licencient

Il paraîtrait qu'un millier d'ouvriers sud-africains, travaillant dans une mine de chrome pour le compte du groupe minier Xstrata, se sont gentiment fait mettre à la porte. Gentiment oui, parce que cela aurait pu être pire...

Ces troubles-fêtes avaient osé se mettre en grêve sauvage ! La valeur du travail de mille ouvriers en moins pour une journée, pauvre grand groupe capitaliste ! Si c'est comme ça , tout le monde dehors ! Se mettre en grêve est donc considéré comme une faute grave par les groupes qui contrôlent le secteur minier sud-africain. 

C'est vrai d'abord ! Quelle idée de se mettre en grêve comme ça pour un oui ou pour un non ! Tout ça parce qu'ils sont exploités, ont des salaires de misère, des conditions de travail déplorables et vivent dans des bidonvilles ! Mais ces râleurs pensent-ils au désarroi de leurs patrons en ces temps de crise ? Eux qui sont "obligés" de les exploiter, de faire pression sur les salaires des ouvriers pour préserver les marges bénéficiaires déclinantes et faire plaisir aux actionnaires ! Halala, l'égoïsme de ces ouvriers tout de même ! Ah ils le méritent leur licenciement, les trublions ! 

Et peut-être même faudrait-il qu'ils s'estiment heureux que leurs patrons n'aient pas envoyé la police pour les massacrer, pendant qu'on y est ? Parce qu'ils auraient pu le faire, ça s'est déjà vu. Et à de multiples reprises, notamment, souvenons-nous, à la mine de platine de Marikana où lors d'une autre "grêve sauvage", 40 ouvriers avaient été canardés par les forces de l'ordre le 16 août 2012.

Il y a tout de même du progrès, finalement. Avant, quand les ouvriers se rendaient coupable de "faute grave" collective, on les massacrait. Maintenant, on les licencie. Les groupes miniers sud-africains se civilisent. Pour civiliser les conditions de travail et les salaires, c'est pas gagné en revanche. Il va encore falloir quelques "fautes graves" collectives...

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