vendredi 24 mai 2013

Quand M. Moscovici se veut rassurant...

M. Moscovici (Mosco pour les intimes) a annoncé aujourd'hui qu'il n'y aurait aucune législation adoptée, ni maintenant ni dans le futur, sur la gouvernance des entreprises, en particulier sur l'encadrement des revenus des grands patrons. Certains, pourtant, en auraient bien besoin, qui s'octroient des augmentations faramineuses alors que leur boîte est en train de couler... Bref, une fois devient coutume, exit un autre  engagement de campagne de papa François.

Pour expliquer cela, M. Mosco a deux justifications : 
1) il a dit vouloir "concentrer l'action législative sur la contribution de 75 % sur la part des rémunérations dépasssant un million d'euros, qui sera acquittée par l'employeur. Elle sera soumise au Parlement dans le cadre du budget 2014, et aura une durée limitée de deux ans". Et combien de temps avant que les entreprises ne mettent en place des dispositifs permettant de la contourner ? Question idiote : ils auront été imaginés avant même que le budget 2014 ne commence à être discuté...
2) M. Mosco a déclaré, notamment concernant l'encadrement des revenus des grands patrons, préférer "miser sur une "auto-régulation exigeante"". Une auto-régulation du grand patronat, un doux rêve ? Non non, juste un symptôme de la peur bleue de contrarier le Medef, phobie soudaine qui frappa papa François aux alentours d'un certain 6 mai 2012, et qu'il transmit à ses ministres lors de leur nomination quelques jours plus tard...

Et pour finir de rassurer tout le monde, M. Mosco affirme avoir obtenu l'engagement du Medef et de l'AFEP (Association Française des Entreprises privées) de "présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance". Et d'ajouter, menaçant - à tel point que Mme Parizot et M. Pringuet pour l'AFEP ont certainement dû en faire pipi dans leur culotte -, que "si les décisions annoncées ne sont pas à la hauteur, nous nous réservons la possibilité de légiférer". On parie que les "décisions annoncées" seront pile poil à la hauteur pour ne pas forcer M. Mosco à contrarier le Medef et l'AFEP en légiférant ? 

Et les syndicats de travailleurs ? On ne leur demande pas de négocier cette fois ? Ah ben non, c'et vrai, ce qui se passe dans les hautes sphères patronales ne les regarde pas. Ils sont juste bons à cautionner les régressions que ce même grand patronat impose à ses salariés sous prétexte de crise...

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