mercredi 16 janvier 2013

Peugeot, c'est fait ! Renault, c'est fait ! A qui le tour ?

Renault a annoncé sa volonté de supprimer 7 500 postes d'ici à 2016.

La résistance de Renault était trop belle pour être vraie. C'est officiel, 7 500 emplois vont être supprimés par la marque au losange d'ici 2016. Mais Renault l'a finement joué. Ces milliers de suppressions d'emplois vont s'échelonner sur trois ans. Il est vrai que c'est moins brutal que d'annoncer d'un coup 8 000 suppressions, comme l'ont fait ces barbares de chez PSA... Ou pas ! 
Renault invoque le besoin de regagner en compétitivité. Et ce quelques jours après un accord arraché de haute lutte par le patronat face aux syndicats pour enfoncer encore plus les salariés sous terre, sous prétexte de sécuriser l'emploi. Car il faut bien dire les choses : c'est le MEDEF qui sort gagnant de cette affaire, moyennant quelques concessions sur la taxation des CDD courts hors remplacements et missions intérim, autant dire très peu... Quelques semaines après la sortie d'un pacte de compétitivité des entreprises françaises, mettant en particulier en marche un crédit d'impôt de 20 milliards, et visant à la création de plus d'emplois. C'était bien pour créer de l'emploi, non ? Ou alors on nous aurait menti ? Non, ce n'est pas le genre de la maison socialiste, autant que ce n'était pas le genre de la maison UMPiste lors du quinquennat précédent...
Il y a quelques semaines, on nous serinait qu'un pacte de compétitivité ne peut que servir l'emploi. Et voilà qu'aujourd'hui, sous prétexte de compétitivité, on supprime 7 500 postes en trois ans. Cela mériterait quelques éclaircissements... Mr Montebourg, un petit mot peut-être ? Même pas ! Le gouvernement se tait, fait la sourde oreille quand on le sollicite sur le sujet. N'y aurait-il pas par hasard un léger malaise suite à cette annonce de Renault ? 
Heureusement, le chroniqueur économique de BFMTV, Nicolas Doze, nous a apporté la réponse à la place de nos gouvernants (http://www.youtube.com/watch?v=k3_MoPZal60). Et il met par-terre d'un coup tout ce que ces derniers ont répété des semaines durant - "une meilleure compétitivité des entreprises amènera l'emploi" - et qui est de toute façon confirmé par l'annonce de Renault. Mr Doze a affirmé sans rire que les entreprises avaient effectivement besoin de compétitivité, mais pas pour créer de l'emploi : "l'entreprise ne crée pas de l'emploi, elle crée de la richesse !". Comment ! Notre gouvernement a aidé les entreprises françaises, surtout les grands du Cac 40, à créer encore plus de richesses qui iront dans les poches de leurs patrons et actionnaires, et pas dans celles des travailleurs - et puis quoi encore ? - et il ne savait pas que cela n'aurait pas forcément d'incidence sur l'emploi ? Et les ministres vont sans doute encore s'étonner qu'on leur fasse des procès en amateurisme... 
En fait, ils ne sont certainement pas aussi stupides et amateurs que cela, à commencer par Hollande. Et c'est encore pire que de les taxer d'amateurisme. Cela ressemble à la politique du "d'abord les copains et la chose publique, on verra plus tard". 
Mais, petite question à Nicolas Doze et à nos ministres : comment une entreprise peut-elle créer plus de richesses si elle supprime des emplois en son sein ? Parce que l'on peut affirmer, a priori sans se tromper, qu'à l'origine ce n'est pas l'entreprise qui crée la richesse, mais plutôt les travailleurs en son sein, non ? Et s'il y a moins de travailleurs, il y a moins de richesses. Logique. Sauf si on fait travailler ceux qui restent à des cadences inhumaines...
En aucun cas le genre de Renault, Peugeot, ou toute autre industrie, ça se saurait...

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