Pour les 80 ans de Chirac, et pour ne pas oublier au-delà de l'émotion et de l'admiration qu'il peut susciter (on se demande pourquoi d'ailleurs...), ce petit texte rédigé par votre serviteur il y a presque 7 ans lors du mouvement social engendré par l'obsession villepiniste : la mise en place du Contrat Première Embauche, ou CPE. Entrent ici en scène certaines personnes qui fêtaient les 80 ans du "vieux" hier soir au Conseil constitutionnel, notamment Dominique de Villepin, premier ministre à l'époque.
Un texte "un brin" naïf, convenons-en, mais montrant comment Chichi et sa fine équipe étaient surtout de bons vieux vicelards, et Chichi le premier. On est bien loin du pauvre et gentil vieillard que veulent nous faire avaler les grandes chaînes d'information. Seul Sarko n'était pas présent hier, Chichi n'ayant jamais été son grand ami. Mais en ayant su s'en faire un allié à un moment donné, il a démontré qu'il était aussi vicelard que son maître. Et il nous en a donné bien d'autres preuves les années suivantes...
CHICHI-GALOUZEAU-SARKO
ou l’équipe de choc qui veut baiser la France !
Comment ? Comment cela peut-il être possible ?
Villepin fait passer un projet de loi pour l’emploi dans l’optique de résoudre
le chômage des jeunes. D’accord il a consulté les députés et les sénateurs mais
personne d’autre genre les partenaires sociaux avec lesquels il s’était
pourtant engagé à collaborer lors de son discours de politique générale si je
me souviens bien. Ca, c’est pas fait !!! Il nous a baisé en été avec le
CNE (Contrat Nouvelle Embauche) qui est passé comme une lettre à la Poste. Il pensait pouvoir recommencer
avec le CPE. Seulement voilà on n’est pas en été, on n’est pas en vacances,
on est au courant de l’actualité. Dès début février, la contestation s’est mise
en marche. Avec l’information qui a circulé, le mouvement n’a fait que s’amplifier
dans toute la France. Début mars, Villepin ne prêtait même pas attention à
cette « piétaille » qui semblait ne pas comprendre qu’il agissait
uniquement en faveur de l’emploi de tous les français…avec les patrons dans son
dos oui !! Seulement, cette piétaille a surtout compris qu’on cherchait à
la précariser en permanence et en général.
Les jeunes n’ont pas été entendus lors de leurs
manifestations normales. Ils ont donc de plus en plus massivement décidé,
logiquement, de bloquer les universités. Ce qui, à mon avis, à été une réussite
pour se faire voir et entendre de tout le monde. En effet, prenons l’exemple de
Dijon où le nombre de 300 étudiants de la dernière A.G avant celle du 6 mars (1er
soir du blocage) a été doublé le 7 mars au matin. Le blocage y a été voté à 280
voix contre 213 (avec un comptage, je l’admet, très ambigu). Dijon a suivi et a
été suivie par d’autres universités françaises. Aujourd’hui, une majorité d’universités
sont bloquées ainsi qu’un nombre tout à fait conséquent de lycées. Ces blocages
ont permit la mobilisation de dizaines de milliers de jeunes contre le CPE,
le CNE et la loi sur l’égalité des chances (y compris la majorité de ceux qui
s’opposent au blocage). Il est donc, à mon avis, tout à fait logique de
maintenir les blocages…soit dit en passant.
Continuant sur sa ligne de conduite et, non content de dédaigner
totalement le cri de milliers de jeunes, le gouvernement tente même le tout
pour le tout pour discréditer le mouvement. Par exemple Mr de Robien qui parle
des « nombreux » (on n’en a vu que 2 ou 3) livres anciens de la
Sorbonne détruits par des occupants soi-disant étudiants (alors que le
mouvement s’est donné comme ligne de conduite de ne perpétrer aucune dégradation
ni de se livrer à aucune violence), mystère…Pensant dénouer la crise, Villepin décide alors d’intervenir à la TV pour s’expliquer et tenter d’adresser un
message d’apaisement aux français. Le résultat n’en est que plus désastreux
pour lui. Non seulement il continue à refuser d’écouter le message que de plus
en plus de jeunes lui font passer mais ses explications n’ont en plus convaincu
personne à part, c’est sûr, ses partisans. Le top du top, à mon avis, c’est qu’il
décide ce soir là d’ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux (tout en
ayant précisé quelques minutes auparavant qu’il avait toujours été en contact
avec eux…) pour « aménager » le CPE. Autant ne pas intervenir si c’est
pour creuser sa tombe encore plus profondément et ce, devant des millions de
français.
Résultat ? Par exemple à Dijon le blocage est revoté par 1027
voix contre 823 le lendemain 13 mars, le mouvement se massifie. Le 16 mars, ce
sont plus d’un million de personnes qui défilent dans les rues des villes françaises,
y compris les plus petites comme Chalon ou Louhans. Le gouvernement reste
toujours sourd mais certains commencent à se montrer plus hésitants à soutenir à
fond leur premier ministre comprenant que leur intérêt n’y est plus trop (voyez
le nain…). Manifestation encore plus importante le samedi 18 mars. Villepin ne
plie toujours pas mais accepte, dans sa grande magnanimité, de rencontrer les
syndicats pour négocier l’aménagement du CPE. alors qu’eux, comme TOUS
les manifestants, veulent son retrait pur et simple. C’est donc, comme prévu,
un dialogue de sourds. Tout ce que Villepin y gagne, c’est que les syndicats
refusent toute nouvelle rencontre avant le retrait, seule condition pour la
reprise des négociations pour autre chose que le CPE. Ils appellent à la réunion
de tous les manifestants à Paris le 23 mars. Donc, premières conclusions : le
gouvernement refuse de nous entendre, d’entendre un mouvement qui dure depuis 2
mois, pourquoi si longtemps ?
Pourquoi aussi intervient-il si peu contre les véritables casseurs ?
Pourquoi si longtemps ? Parce que notre gouvernement n’attend
peut-être, et même sûrement, qu’une seule et unique chose : l’essoufflement
du mouvement. Il FAUT refuser de lui faire ce plaisir !! Pourquoi les
vrais casseurs sont-ils si peu réprimés ? Officiellement, selon Sarko,
pour éviter la bavure. Ne serait-ce pas officieusement pour pourrir le
mouvement ? En effet, quel meilleur moyen de décourager les gens de
manifester que de ne pas intervenir contre les casseurs qui infestent les
manifestations et qui sont parfaitement reconnaissables par leur comportement. Mais le mouvement étudiant a décidé
de ne pas se laisser faire, de ne pas se laisser isoler. C’est pourquoi ils ont
décidé de se faire voir le plus possible par des actions « coups de
poings » comme des opérations péage gratuit, des opérations escargot, des
blocages de voies de communication… Et tout ça pour montrer qu’ils ne sont pas
fatigués et qu’ils refusent de s’incliner, ce qui pourrait leur ramener des
adeptes. Il y a déjà quelque temps, le parti socialiste a réagi en portant la
loi devant le Conseil Constitutionnel dans l’espoir que celui-ci la jugerait
inconstitutionnelle, ce qui aurait obligé le gouvernement à faire marche arrière
et à tout reprendre depuis le début. Mais fallait-il vraiment se faire des
illusions étant donnée la composition de ce Conseil ? Je le croyais mais
finalement, tout bien réfléchi, non. Il a validé sans réserves la loi sur l’emploi,
le CPE, ce qui voulait dire qu’il considérait que c’était une loi en tout
point constitutionnelle. J’en apprends une bonne là ! J’ignorais qu’il était
écrit dans la constitution qu’une loi pouvait détruire le droit du
travail ! Les membres du Conseil n’ont-ils pas fait appel plus à leurs
convictions politiques qu’à leur « sagesse » ? A voir.
C’est
alors que Chirac va s’empresser, pour « dénouer la crise » d’essayer
de ne pas parler pour ne rien dire pour une fois. Oh l’erreur !! Il aurait
mieux fait de rester devant sa télé avec sa bière. Bref, il est intervenu hier
soir, 31 mars et a promulgué la loi tout en demandant à ce qu’elle ne soit pas
appliquée… ça, faut déjà le faire !! Il a ensuite demandé à ce que soient
revus les points de débat les plus sérieux :la durée des 2 ans, réduisons
la à un an (ce n’est pas ce que nous demandons) ; la motivation du
licenciement, ce qui ne lui donne pas une valeur institutionnelle. Des
propositions que Villepin avait déjà faites 2 semaines auparavant et qui n’avaient
été acceptées par personne. On n’est donc pas plus avancé qu’il y a 2 semaines
et en plus, Chichi s’est encore une fois discrédité par un discours brouillon
et très ambigu destiné à faire croire que le gouvernement avait cédé et donc à
désamorcer notre mouvement, destiné à nous baiser quoi, mais de façon très
grossière. En effet, ce que j’ai dit plus haut n’est que la traduction plus
claire qu’en a donné Sarko 1 quart d’heure plus tard lors du commentaire de l’UMP
sur le discours de Chichi. C’est donc ce qui a été dit dans la « traduction »
de SARKO qui sera fait. Le CPE ne sera pas appliqué avant qu’une nouvelle loi
de substitution ne soie discutée et votée par les « députés de l’UMP ».
Les enfoirés ont trouvé la parade pour essouffler le mouvement de façon
malheureusement légale. Ils espèrent, par là, calmer les choses, affaiblir la
mobilisation pour pouvoir se remettre à travailler tranquillement et surtout
attendre que nous soyions plus détendus pour nous baiser encore plus profondément.
Allons nous être cons et baisser les bras ? Il ne doit pas en être
question !! Ils n’ont rien accepté du tout, ils feignent de nous avoir
entendus en prétendant qu’ils fabriqueront une nouvelle loi mais ce ne sera qu’un
équivalent du CPE mais qui, cette fois, passera dans le calme total, la
contestation étant totalement rendormie. Ne nous endormons pas sur leurs belles
déclarations. Ils ne nous ont pas plus écouté que dans les semaines précédentes,
nous n’avons toujours pas ce que nous demandons par millions.
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